Proposition de démarche pour dédramatiser l’orthographe, tout en l’abordant quand même...
Pour démarrer l’année en 3e, une dictée de type brevet permet de faire un état des lieux. Lequel, est, bien entendu, un peu inquiétant, d’autant que les 10 points sur 25 dans les questions du Brevet peuvent vite peser...
Voici donc une proposition de démarche tactique pour essayer de progresser non pas en traitant tout ce qu’il faut ou faudrait savoir (ce qui a pour effet d’en décourager plus d’un), mais de la façon dont on pourrait planifier l’acquisition par ordre de priorités.
0. On fait une dictée "diagnostique"...
1. On propose un relevé des types d’erreurs relevés dans la première dictée, qui n’est pas notée, mais sert de "révélateur". Cet inventaire est présenté sous forme de graphique, à l’aide du programme libre Freemind.
2. En classe :
Première étape :
On commence par attribuer une lettre à chaque type d’erreur relevée : A, B, C... (pas de raison que le prof fasse tout...), et on présente le tout sous forme d’un tableau vide (au tableau).
Les élèves reçoivent leur copie "corrigée" (mais pas notée), et sont invités à faire eux-même l’inventaire des erreurs qu’ils font le plus fréquemment. C’est une façon de les obliger à se rendre compte qu’ils commettent moins des erreurs que des types d’erreurs.
Les élèves sont ensuite invités à passer un par un au tableau et à faire une croix dans le type d’erreur qu’ils ont commises (ou celles qu’ils commettent le plus). La classe est rapidement à faire elle-même un état des lieux initial pour le groupe tout entier. Cela permet aussi de montrer que même ceux qui n’ont pas de réelles difficultés commettent eux aussi certains TYPES d’erreurs, et que le problème vient donc pas seulement de l’élève, mais AUSSI de la langue. Il y a donc une tactique différente suivant les types d’erreurs.
Cela permet aussi de montrer que les points à traiter en orthographe peuvent l’être de façon raisonnée : on ne peut pas TOUT voir, mais on devra s’organiser par ordre de priorité.
Deuxième étape :
on va définir des priorités pour la classe (erreurs commises par le plus d’élèves) : sur ces points, on pourra établir une hiérachisation des erreurs à traiter en priorité..
Chacun doit ensuite définir des priorités pour soi-même, au niveau individuel : il sait quel type d’erreur il a le plus tendance à commettre, et devra donc s’engager par écrit à faire porter ses efforts sur elles en priorité : lorsqu’il sera évalué, on mettra l’accent non pas sur toutes les erreurs, mais sur celles qu’il devra corriger en priorité. On met en jeu non pas des points à perdre, mais à gagner. Pour ceux qui en font beaucoup, cela permettra avant tout de cibler, ce qui permet d’éviter le désespérant zéro tout en incitant à cibler et à faire preuve de tactique.
Troisième étape :
La plus longue, celle qui nous occupera le reste de l’année en orthographe... Il s’agira non pas de faire une suite de leçons (elles existent déjà, les leçons, dans les manuels), mais de définir des moyens simples de SE RELIRE de façon tactique et active, en fonction des types d’erreurs.
dès lors qu’un point aura été traité en classe, chacun devra adapter ses efforts aux objectifs qu’il se sera donnés...
Article de M. Saintin - Année scolaire 2007/2008