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Collège Célestin Freinet</br>Sainte Maure de Touraine (37)
Collège Célestin Freinet
Sainte Maure de Touraine (37)
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Bienvenue sur le site internet du Collège Célestin Freinet à Sainte Maure de Touraine.
L’objectif de ces pages est de donner une visibilité de tout ce qui se fait au collège, tout en servant d’outil pédagogique pour les professeurs et de source d’information pour les élèves et leurs parents.
Construit en 1967, l’établissement accueille en 2015, 479 élèves dont 57 en Section d’Enseignement Général et Professionnel Adapté et 12 en Unité Localisée pour l’Inclusion Scolaire.
Situé à proximité du centre ville et des écoles primaires, l’établissement offre un cadre agréable et calme, propice au travail et à la réussite.
Attachée aux valeurs humanistes de Célestin Freinet, l’équipe pédagogique et éducative s’emploie à instruire et former tous les élèves pour qu’ils deviennent des adultes responsables, curieux, dotés d’esprit critique et capables de s’adapter aux évolutions de notre société.
C’est ce défi permanent que nous nous efforçons de relever en y associant les parents d’élèves et les différents partenaires de l’établissement.
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Albert Lemant : auteur-illustrateur

Dans le cadre de la Quinzaine du Livre, le collège a bénéficié gratuitement de la venue d’Albert Lemant. Les 6è Loch Ness et Sofia lui avait concocté des poèmes à croquer.

Article mis en ligne le 7 juin 2009
dernière modification le 3 juin 2009

par La Documentaliste.

Cette rencontre s’est faite en trois temps : la lecture des poèmes et le commentaire de leur illustration, des questions personnelles et techniques pour comprendre son oeuvre et enfin la réalisation d’une illustration pour le recueil des poèmes.

Projet écriture et rencontre avec un auteur-illustrateur : 6è Loch Ness et Sofia

« à la façon » Des histoires pas très naturelles, tome 1 : les animaux familiers d’ Albert Lemant

 

 

Après les vacances de février 2009, les 6è Loch Ness ont « troqué leur peau » de reporters pour celle de poètes. « Se mettre dans la peau » d’un autre n’était pas si simple, mais « pas de pot », il fallait filer « plein pot » car le temps était compté. Et oui, « ne tournons pas autour du pot », c’est avec les mots qu’il leur fallait jouer. Ils ont « risqué leur peau » tout en « ayant la peau dure ». S’ils n’ont pas glissé sur une « peau de banane » ni pensé « à la poule au pot », le « pot aux roses » en valait la chandelle. Personne n’a « payé de pots cassés », tous se sont impliqués. Les 6è Sofia se sont associés à eux pour « avoir dans la peau » les jeux de mots. Pour cela, ils ont utilisé les dicos.

Toujours reliés au fil rouge de la faim, ils ont d’abord fait des recherches sur les champs lexicaux de ce mot et d’un aliment de leur choix. C’est alors, que leur cerveau en émoi, a sélectionné synonymes, homonymes, citations, proverbes, expressions et une recette. Puis, ils ont mélangé le tout pour créer un poème « à croquer » mais sans acrostiches. Tout était prêt avant les vacances d’avril pour que Séraphine, fine cuisinière, nous mette l’eau à la bouche avec un diaporama.

Mais, comme le soufflé, c’est à la dernière minute qu’il se savoure ; et là devinez !!! les illustrations sont arrivées. Ouf !!! il était temps. Le chef Séraphine commanda son équipe pour que chaque illustration retrouve son poème.

Enfin, pour cuisiner Albert Lemant, les élèves ont « mis en question » les informations. Ils ont aussi composé des panneaux concernant sa vie et ses oeuvres.

Exposition "Biographie"
Exposition présentant les oeuvres et le site d’Albert Lemant

Exposition "biographie"

 

Le 5 mai 2009, Albert Lemant ne se « fît pas attendre ». De 12h45 à 15h00, il « fut mis au parfum ». Chaque élève lui fit la lecture et lui révéla les secrets de sa mixture.

Albert Lemant et Bruno Océane et Albert Lemant

 

Puis, tout en répondant à leurs questions, il dut « se mettre à l’ouvrage ». Il prit quelques ustensiles peu courants pour un cuisto, mais classiques pour un artiste à savoir une feuille de canson, un crayon de papier et des crayons de couleur pour donner la touche finale à tout livre : l’illustration de la première de couverture. Alors essayez donc cette performance de dessiner tout en répondant à des questions très, très sérieuses alors que vos Histoires pas très naturelles... sont plutôt tournées vers les jeux de mots et l’humour. Et là « bille en tête », ils l’ont cuisiné. « Soumis à la question », il nous révéla ses secrets les plus profonds.

Albert Lemant est à la fois son vrai nom et pas son vrai nom. Ses parents d’origine russe et polonaise ont changé de nom : A l’âge de huit ans, Albert Lirtzmann est devenu Albert Lemant. Le prénom de sa femme est bien Kiki ; c’est le diminutif de Christine qu’elle n’aime pas. Kiki est son nom d’artiste-peintre et est présente dans les papiers administratifs. Son histoire est faite de vrai et de pas vrai !!! comme le Loch Ness. ; de drôle et de pas drôle (comme maintenant ). Oui, ses parents ont influencé son travail en changeant de nom. L’histoire de sa famille1 est à la fois drôle et pas drôle. Cette complexité est à l’origine du désir d’inventer, de dessiner et d’écrire ; mais aussi son humour, rire de soi et le jeu. Ils n’ont pas aimé son choix de devenir écrivain. Ils auraient préféré un métier « plus sérieux » comme médecin, avocat, fonctionnaire. Plus tard, ils ont été rassurés. En fait, ce sont ses enfants et petits-enfants qui influencent ses écrits comme les Lettres des Isles Girafines où il raconte la vie d’une famille africaine qui est en fait son histoire, celle de sa fille partie en Afrique, mariée et maman de deux petits garçons métis. Le choix de ce métier trouve son origine très tôt dans sa vie. Avant le collège, il aimait beaucoup lire, surtout des livres qui nourrissaient l’imagination comme les dictionnaires et les encyclopédies qui contenaient de grandes planches avec des images. A l’école, il écoutait d’une oreille distraite. Il aimait les maths, l’histoire-géographie, les sciences. Mais, par dessous tout, il aimait apprendre tout seul. Le plus important pour lui, c’était les livres pour enfants, tous les livres. Ce qui est drôle c’est son parcours professionnel. Après avoir fait un bac scientifique, il poursuivit ses études pour devenir architecte. Mais, il les arrête pour devenir papa. Dès à l’âge dix-huit ans, il devait subvenir aux besoins de sa famille. C’est par hasard (?) qu’il entra dans un atelier de graveur. Dès lors, il travailla dans un grand atelier à Paris pendant vingt ans. Il devint taille-doucier, métier qui consiste à graver sur une plaque de cuivre, c’est-à-dire mettre en creux le relief. Cette plaque est ensuite enduite d’encre et mis sous presse pour être imprimée sur du papier. Lui, il utilise cette technique pour illustrer ses albums. C’est le cas de Georges et le dragon.

Georges et le dragon

C’est son langage d’orfèvre. Il n’est pas passé de taille-doucier à écrivain-illustrateur. Il est continuellement les deux. Prochainement, il aimerait avec Kiki expérimenter la mise en scène, les pièces de théâtre, les films d’animation de ses histoires. Il montre là son coté très polyvalent d’artiste. Il est à l’affût des nouvelles comme des anciennes techniques. Il utilise ainsi, la technique du monotype, c’est-à-dire l’impression en un seul exemplaire. Il se situe là entre la peinture et l’imprimerie.

la technique du monotype

 

Quant à la technique du « fixé sous verre », son intérêt est le défi de dessiner les choses à l’envers. Il s’agit d’une technique qui vient de l’Est, un art populaire que l’on retrouve en Alsace, au Maghreb et ailleurs en Afrique. Faire un livre c’est une oeuvre collective. L’écriture est variable : trois mois pour Georges et le dragon, deux ans pour les Lettres des Isles Girafines. Les illustrations demandent deux à trois mois dans certains cas. Le plus important, c’est le travail de maquette fait par les graphistes et les techniciens du papier.

Technique de l'illustration

Ainsi, Georges et le dragon n’est été publié qu’un an après avoir été écrit. D’autres ne sont jamais publiés. Les idées pour écrire lui viennent de ses lectures, du cinéma, du théâtre, de la musique, de ses voyages et de ses rencontres comme aujourd’hui. De cette journée émouvante, il gardera quelque chose dans un livre. Il se nourrit de tout. Il fait travailler son imagination tout le temps. Il a plein d’images en tête qui ne lui viennent pas de la télévision qu’il déteste.

 

C’est là qu’il « signa son arrêt de mort ». Cela était la fin et le début de la discorde. Mais, c’était sans compter sur son côté alléchant. Il leur « mis l’eau à la bouche » en leur évoquant son prochain livre : une histoire d’ogres et de faim. N’est-ce pas surprenant ?

Mais, cela n’était pas terminé, la magie continuait. Albert Lemant, entouré des élèves, acheva son oeuvre : le chef cuisinier Célestin Freinet emmenant tous les aliments choisis par les élèves. Il s’agit d’une pièce montée en trente ou quarante cinq minutes, unique, à dévorer des yeux et à consommer sans modération.

Le chef cuisinier Freinet

 

Alors quelle impression a laissé ce taille-doucier ? S’ils l’avaient dessiné, c’est sous la forme d’un gros nounours, non pas mal léché, mais rassurant avec son langage familier et son humour ; écoutant attentivement leur poème, racontant des histoires très drôles tout en dessinant.

 

Albert Lemant dessinant

Um moment magique
Les élèves regardent Albert Lemant terminer leur illustration.

Nous tenons à remercier tous les personnes impliquées dans ce projet, notamment à la Princesse Tam Tam et son équipe, à Cunégonde et à Séraphine qui ont permis de réaliser ce mets hors du commun que vous pouvez maintenant savourer dans une version illustrée.

 

 

1Albert Lemant a écrit son autobiographie Bogopol, Ed.Panama, 2005 sous le nom d’Albert Lirtzmann.

Poèmes à croquer
version "mise en bouche" des poèmes à croquer illustrés.