« Un seul Oradour : c’est assez pour s’émouvoir. Un seul Oradour, c’est assez pour s’indigner. Et pourtant, combien d’Oradour sur le seul territoire de la France écorchée ? (...) Nous tous qui, le 25 août, sur les pavés brûlants et délivrés de Paris, ne savions plus distinguer le bonheur de la vie, ne sachions ce qui le même jour, sous le même soleil, se passait au renflement d’une petite colline de la Touraine, baignée par un cours d’eau bordé de peupliers qui s’appelle d’un nom tendre : le Réveillon. (...) Je n’ai pas eu le courage de continuer ma lecture. Mais ils eurent le courage de continuer leur massacre, eux. (...) Vous pensez sans doute que ces crimes ont été commis par des soudards ivres de rage, au moment où ils venaient d’essuyer des coups de feu ? Détrompez-vous : l’opération fut montée pendant toute une nuit. Des ordres d’attaque – d’attaque contre la petite Danièle Martin dans son berceau – furent donnés comme à la veille d’une offensive. Un officier allemand téléphona même à Tours pour faire déplacer deux pièces d’artillerie de 99 mm depuis Saint-Avertin qui auraient achevé le massacre des derniers survivants de Maillé, si l’aviation alliée ne les avait détruites en cours de route. Que pensez-vous de cette minutie, de cette technique, de ces détails, de cette froideur ?"
Extrait de la causerie de Maurice Schumann le 24 avril 1945 à la Radiodiffusion française après la lecture du livre Maillé martyr de l’abbé André Payon
Sortie à Maillé
Village Martyr
Le Lundi 1 février 2016, les classes de 3°D et 3°E ont visité la Maison du Souvenir de Maillé, un petit village d’Indre-et-Loire sauvagement attaqué en 1944 pendant la Seconde Guerre Mondiale.
En 1944, le village était situé non loin de la ligne de démarcation et sur deux axes de communication importants : la voie ferrée Paris-Bordeaux et la Nationale 10 qui a vu passer 100 000 soldats allemands entre mi-août et fin août 1944. Les environs de Maillé sont le théâtre d’opérations de résistance, notamment celle de l’abbé Henri Péan qui fédère différents réseaux de résistance.
Arrivé à Maillé nous avons été accueilli par M. Serge Martin, un rescapé du massacre. Il nous a raconté le déroulé de la journée du 25 Août 1944 dont il a été témoin. Il avait 10 ans quand le massacre a eu lieu.
Le 25 août 1944. Les SS ont garé leur voiture dans la forêt avant de s’attaquer au village. 124 habitants ont été sauvagement massacrés par la barbarie nazie. Ils ont ensuite bombardé le village.
Au moment du drame M. Martin était chez ses grands-parents sur les hauteurs du village ; de là il voyait les maisons qui brûlaient.
Serge MARTIN a appris la disparition de sa famille par ses grands-parents.
Après le massacre, les maisons ont été reconstruites petit à petit jusqu’en 1953. Pour oublier le massacre les habitants du village ont repris leurs habitudes, les uns allant à l’école et les autres au travail.
Serge Martin n’a jamais pu pardonner aux SS.
On l’appelle le « massacre oublié » car pendant 50 ans les gens n’en n’ont pas parlé car ils étaient choqués.
Un couple de milliardaire « les Hale’s » venant des États-Unis a aidé les rescapés de Maillé à reconstruire les maisons en faisant des dons d’argent,de meubles ou de vêtements.
Site web de la maison du souvenir : http://www.maisondusouvenir.fr/
Vidéo infrarouge FRANCE 2 un crime sans assassins :
http://www.dailymotion.com/video/xji3h8_25-aout-1944-maille-un-crime-sans-assassin-1_webcam