Le vieux qui lisait des romans d'amour

Quel est le sens de la construction du récit ? Quelle interprétation peut-on en tirer ?

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   autrui      civilisé      clichés      fiction      imagination      initiations      intercalant      narration      précisément      progressivement      racisme      révèle      sordide      structure      symbolique  
Le fait que la ne suive pas l'ordre des faits racontés (ordre de la fiction) donne beaucoup de sens du roman.

A. Elle permet d'abord de lui de jouer sur l'effet de surprise et de casser dès le départ les sur les prétendus "paradis tropicaux" : ainsi, le premier chapitre plonge le lecteur dans l'univers d'El Idilio : un univers de violence gratuite, d'hommes soi-disant virils qui ne semblent vivre que dans la grossièreté, dans l'insulte, l'alcool et les paris stupides.

B. Elle permet ensuite de faire grandir l'intérêt du lecteur pour le personnage, en ne disant pas tout sur lui dès le départ.

1. Dans le chapitre 1, il semble aussi mal dégrossi que les autres (c'est même lui qui rappelle au dentiste l'épisode de l'homme de Manta, celui qui se fait arracher toutes les dents).

2. Puis il d'un seul coup sa grande connaissance de la forêt, quand il démontre au maire ce qui s'est passé avec l'ocelot. Cela renverse à nouveau les clichés : on comprend que le maire, qui se prétend , est en fait enfermé dans son et sa peur des autres, tandis que le vieux, lui, connaît en profondeur les secrets de la forêt. Cela donne envie au lecteur de découvrir la richesse cachée du personnage.

3. La suite du roman révèle petit à petit les secrets de ce vieux, en dans l'enquête le récit des trois du vieux. Il prend de l'épaisseur, devient de plus en plus complexe, de plus en plus riche.


C. Elle permet de renforcer la portée au roman en amenant le récit de trois "initiations" successives.

1. La première initiation est celle du jeune adulte qui, un peu soumis, accepte les valeurs de la société où il vit, sans les mettre à distance : mariage, installation, travail...

2. Il passe ensuite à une initiation choisie, en acceptant le mode de vie des Shuars. Cette vie est celle que jusque là on méprisait dans sa famille, ou qu'on craignait - comme le maire, qui craint et juge tout ce qu'il ne connaît pas déjà. Mais cette ouverture le conduit à comprendre les secrets de la forêt, et à comprendre que les Shuars ont accès à une immense connaissance.

3. Enfin, chassé de ce monde, le vieux accède à une dernière forme de connaissance : celle des livres, qui donnent accès à tous les autres mondes. Le passage où les hommes discutent de Venise est révélateur du fait que la lecture oblige à chercher, à s'ouvrir à ce qu'on ne connaît pas par la force de l'.


En somme, la du récit nous fait passer d'un monde ignorant, celui d'El Idilio, à un monde où l'on choisit de s'ouvrir à ce qui est inconnu, et d'aller vers les autres. Ce roman apparemment anodin raconte donc autre chose qu'une simple aventure policière, et nous invite à réfléchir sur nos relations avec la connaissance et avec . On notera à quel point la construction du récit n'est pas laissée au hasard, d'où l'intérêt de nos repérages initiaux sur l'ordre de la par rapport à celui de la narration...